Par Sylvaine Luckx le 14/06/2019

Ambiance gentiment déjantée et (très) disruptive dans le GroundCentral, un chaud soir de printemps en juin 2019, pour fêter à la fois les 10 ans de l’Anssi… et l’arrivée de l’été.

Le lieu, qu’il faut dénicher (une ancienne gare à l’abandon à côté de la gare de Lyon), est suffisamment grand pour attirer les Millénials, ce qui était, avouons-le, un but même pas caché de l’Anssi pour fêter ses 10 ans d’existence.
La cyber, un sujet sexy !
C’était bien évidemment un des buts recherchés par l’Anssi dont la volonté est, depuis quelque temps déjà, de « décomplexer » la cyber, voire de la rendre « sexy ». C’est le très officiel Guillaume Poupard, directeur général de l’Anssi, à qui on doit cette expression parfaitement assumée, et qui a pour but totalement avoué d’attirer vers la cyber les jeunes générations, en raisonnant autrement que dans le cadre fermé des grandes écoles et des diplômes de valeur, mais dont le cadre parfois classique ne peut plus toujours être totalement adapté aux modes de raisonnement et d’action très rapides que demande la cyber aujourd’hui.
Bref, le temps, et le ton y était. Ambiance « indus » à souhait, grande terrasse, bancs en bois, bière IPA (un houblon un peu tourbé), nourriture bio, éclectique, nomade et de bon goût, consoles Apache d'anciens jeux vidéos, et mélange des genres et des générations, le tout dans une ambiance communautaire bon enfant qui restera, nous l’espérons pour quelque temps encore, un des marqueurs de la cyber.



On y a croisé au hasard de nos pas Coralie Héritier, VP d’HexaTrust, CEO d’IDnomic, Guillaume Vassault-Houllière, jeune CEO de YWH, (cf. Reportage MS n° 61) et même Patrick Pailloux, venu féliciter son successeur et se rappeler sans nostalgie, mais peut-être avec un pincement au cœur, du temps où il avait monté les équipes de l’Anssi et en avait posé les fondations lors de ses premières années d’existence. Rappelons que l’Anssi a été créée le 7 juillet 2009, suite au Livre Blanc sur la sécurité et la défense nationale, publié en 2008. Elle comptait alors quelques dizaines d’agents, elle en compte aujourd’hui 568, avec une moyenne d’âge de 37 ans, dont 22% de femmes, la mixite étant une des volontés fortes affichées par le DG lors des recrutements. On y croise aussi quelques officiels, tout sourire, et beaucoup de « trenta » visiblement bien dans leurs baskets. C’était précisément un des messages que le DG voulait faire passer.
La sensibilisation des jeunes générations, un impératif
Autre message ; la sensibilisation des jeunes générations. Un message sur lequel, sur fonds d’affaires de cyberharcèlement en milieu scolaire (qui ne sont pas du ressort de l'Anssi mais de l'Éducation nationale) ou visant des jeunes toujours vulnérables à l’adolescence, le DG de l’Anssi a tenu à rappeler le rôle de sensibilisation de l’Anssi, mais aussi d’éducation en milieu scolaire qui doit être non seulement celui de l’Education nationale, mais surtout celui de tout l’entourage des adolescents, notamment la sphère familiale.
Il semblerait que les jeunes soient en effet de plus en plus victimes, mais aussi de plus en plus vigilants sur leur comportement en ligne, et « la bande de potes » constitue souvent un premier cercle d’aide « de confiance » tout autant que les parents ou le corps enseignant et qui peut aussi s’appuyer sur les messages officiels, en les relayant. D’où l’utilité d’adopter leurs « vecteurs « de communications, ce qu’avait fait la Cnil en demandant au YouTuber « le Rire Jaune » de réaliser des vidéos sur la protection de l’identité et des données personnelles.
Nous constatons en tous cas que dans des grands lycées de la région parisienne, la cyber est un thème très suivi par le corps enseignant, et certains sujets de bac (sur des thèmes de réflexion du programme de philosophie ou d’histoire-géo) pourraient même être à l’ordre du jour. Mais comme les écrits du baccalauréat toutes toutes options confondues commencent lundi prochain, nous nous garderons bien de « spoiler » ici nos intuitions…

La pédagogie et la sensibilisation du grand public et des jeunes générations, y compris très jeunes, va donc être un des axes de travail de l’Anssi dans les prochaines années.
Le DG a ensuite insisté sur un thème qui lui est cher, la « co-construction » entre le public, le privé, les grandes structures et « pépites » voire même sur une collaboration entre les entités publiques entre elles, comme l’Anssi et l’Inria.
Le DG a, comme il est de coutume, mais avec une sincérité non feinte, remercié « ses » agents pour le travail fourni et conclu en ses termes : « j’espère pouvoir continuer avec eux très longtemps ».
Nous aussi…
Et nous souhaitons bon courage pour les écrits du Baccalauréat à partir de lundi à tous les lycéens. Un conseil de parent : jetez un rapide coup d’œil sur les problématiques d’actualité où on parle de cyber….
Bonne chance à tous !
