Par la rédaction le 01/04/2013

C’est une loi désormais immuable des services
marketing : un concept chasse l’autre... L’année dernière,
nous avions répondu à la vague du cloud computing et du
BYOD. En ce début d’année, c’est le Big Data qui occupe le
devant de la scène. Pour tenter d’en savoir plus, nous
avons lancé une grande enquête auprès de notre réseau
de contacts RSSI. En voici la synthèse.
Buzz ou existence réelle ? Première constatation
: les projets restent encore « embryonnaires
», malgré des enjeux économiques
colossaux, comme nous le confirme Gérôme
Billois, manager chez Solucom. Nous avons
ainsi reçu plusieurs réponses et des mails qui
nous soulignaient le manque d’initiatives dans ce domaine.
Pour beaucoup de RSSI, le sujet est encore confidentiel et
ne dépasse pas le phénomène du « buzz ». « Aujourd'hui, les
demandes autour des problématiques du Big Data viennent
essentiellement de nos clients, assure Yann Le Tanou, directeur
opérationnel chez Valtech. Elles peuvent émaner tant du côté
des métiers que du côté de la DSI. Toutefois, les questions soulevées
par les clients laissent penser que les organisations sont encore
peu matures sur le sujet du Big Data en raison de la diversité et
de la complexité des besoins identifiés. Peu sont déjà capables de
comprendre les bénéfices attendus et de dessiner les contours d'un
projet Big Data pour le déployer au sein des organisations. L'essor
du cross-canal et la technologie qui évolue à un rythme effréné
font que les acteurs e-commerce et du retail en général, sont souvent
en première ligne pour demander la collecte d'informations relatives au comportement et aux actions du consommateur ».
Et pourtant, au-delà du buzz, le Big Data suscite des espoirs.
Paul-Olivier Gibert, PDG de Digital Ethics, souligne que
« c’est un sujet complexe, avec des degrés de maturité divers de la
part des entreprises. Le Big Data s’inscrit dans une logique d’innovation.
La donnée est un nouvel objet économique et social.
On va probablement assister à une explosion des données. »
Peu de projets d’ampleur
Pour Gérôme Billois (Solucom) « il y a un regain d’activité
autour de ces sujets, en particulier dans de nombreux métiers
qui sont intéressés par la promesse Big Data pour construire de
nouveaux services afin de mieux optimiser leur fonctionnement
et leur coût. Cependant, nous voyons encore très peu de projets
d’ampleur démarrer chez nos grands comptes ». Le domaine de
la banque, avec les puissances de calcul associés, l’énergie, la
recherche et développement, les départements marketing qui
veulent exploiter de grandes bases de données afin de cibler
aux mieux les attentes de leurs clients constituent autant de
projets pour le Big Data. Vincent Trély, Président de l’APSSIS
(Association pour la Promotion de la Sûreté des Systèmes
d’Information de Santé) et Directeur de Proxima-Conseil,
se montre encore plus positif : « le Big Data n’est pas un feu
de paille : il y aura des applications dans les grands sondages,
la politique, les analyses d’opinion publique, la lutte contre la
criminalité… ». Citons aussi, à titre d’exemple, le contrat
gagné en 2010 par InterSystems avec l’ESA (European
Space Agency : « L’ESA a choisi la base de données CACHE
d’InterSystems pour exploiter les données du satellite Gaïa. Ce
dernier a pour objectif d'étudier les mouvements de plus d'un milliard de corps célestes dans notre galaxie. Chaque objet céleste
sera observé en moyenne 70 fois pendant une période de cinq
ans », précise Tristan Debove, Country Sales manager d’InterSystems.
Les milliards de données recueillies par le satellite
sont des données dynamiques, à capter et sécuriser dans
un temps limité chaque jour, pour en tirer des analyses et
de l'information scientifique dont les paramètres vont évoluer
au fil du projet. Puissance, souplesse du modèle, sécurité,
volumes… On retrouve ici tous les ingrédients d'un
vrai projet de Big Data, même si le nom de Big Data n’était
pas encore répandu au moment du démarrage du projet.