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Si le BYOD est le nouveau mot à la mode dans le monde de la sécurité, si aucun acteur de ce marché ne peut désormais faire l’impasse sur une solution à fournir à ses clients, c’est que le phénomène est en train de tout écraser sur son passage. Le BYOD est en passe de révolutionner la manière de travailler dans les entreprises et pourrait pousser à davantage de productivité. Voilà pour le côté face. Mais du côté pile, l’utilisation de ces terminaux très personnels met le système d’information de l’entreprise en grand danger si un minimum de précautions ne sont pas respectées. Tour d’horizon du marché, des enjeux et présentation de quelques solutions.

L’explosion de la mobilité ne se dément pas. Le cabinet d’analyse IDC prévoit que d’ici à 2015, il y aura 1,3 milliard de travailleurs mobiles soit 37,2 % de la population active mondiale. Cette étude est corroborée par une enquête menée par Good Technology, l’un des leaders dans la fourniture de solutions de sécurisation des plates-formes mobiles. Good estime que déjà 80% des travailleurs américains continuent à répondre à des coups de téléphone ou à des messages électroniques depuis leur téléphone mobile après les heures de travail, dans une proportion de 7 heures par semaine, ce qui représente pratiquement une journée de travail supplémentaire par semaine.

On voit donc immédiatement l’intérêt pour les entreprises d’équiper leurs collaborateurs de ces outils ou alors de les laisser utiliser lesdits appareils pour se connecter à la messagerie ou au système d’information de l’entreprise. Cette décision a un impact énorme sur la productivité des collaborateurs et ce pour un coût nul, ces heures de travail supplémentaires n’étant généralement pas comptabilisées. De même, cette pratique a largement été intégrée dans le mode de vie des travailleurs outre-Atlantique, plus de la moitié des personnes interrogées affirmant que ce n’était désormais plus un sujet de tension ou de reproche avec le conjoint. L’encadré ci-contre donne d’autres exemples très marquants de la progression de l’utilisation de ces outils. Une autre étude réalisée par l’Ifop également pour le compte de Good montre l’impact de ces outils sur la situation de travail des cadres français. Ainsi, au-delà de l’aspect technique sur lequel nous allons revenir en détail, le BYOD présente un intérêt certain pour la productivité de l’entreprise et de ses collaborateurs. Dans ce contexte, et à la condition bien sûr que sécurité et confidentialité des données soient bien prises en compte, les entreprises n’ont aucune raison de se priver de ces solutions.

Panique à la DSI : les utilisateurs ne sont pas concernés

Mais c’est bien cette possible sécurisation qui est la première inquiétude des entreprises. La société Fortinet a ainsi commandité une enquête en 2011 auprès de 300 décideurs IT de moyennes et grandes entreprises européennes de laquelle il ressort que 60 % d’entre eux se montrent préoccupés par la sécurisation. Au plan mondial, Fortinet a interrogé 3 800 salariés âgés de 20 à 29 ans dans 15 pays sur l’impact du BYOD sur leur environnement de travail. Pour74 % d’entre eux (64 % des Français) il s’agit d’une pratique courante et 55 % (69 % des Français) considèrent que c’est un droit plutôt qu’un privilège.

Le BYOD fonctionne dans les deux sens, à savoir se connecter au SI de l’entreprise mais également pouvoir accéder à ses sites ou réseaux privés depuis le lieu de travail. 35 % des sondés estiment qu’ils ne peuvent se passer plus d’une journée de l’accès aux réseaux sociaux et 47 % sans SMS. Cette tendance est moins prononcée chez les Français avec 19 % pour les réseaux sociaux et 38 % pour les SMS. Plus inquiétante pour la sécurité du SI est la faible considération des risques. Si 42 % des personnes interrogées considèrent que la possibilité de perte de données et l’exposition aux malwares constitue le principal risque, ils sont plus de 36 % (30 % des Français) à affirmer être prêts à contourner les politiques de l’entreprise interdisant l’utilisation des appareils personnels à des fins professionnels.

Parmi les 15 pays étudiés, ce sont les Indiens qui ont le score le plus élevé, 66 % d’entre eux étant prêts à transgresser la politique de sécurité.

Yann Pradelle, Vice Président Europe du Sud de Fortinet résume ainsi les défis pour l’entreprise. « Alors que les utilisateurs veulent et s’attendent à utiliser leurs propres appareils pour le travail, la plupart pour un confort personnel, ils ne veulent pas confier la responsabilité de la sécurité de leurs propres appareils à l’organisation. Dans un tel environnement, les organisations doivent reprendre le contrôle de leur infrastructure informatique par une forte sécurisation à la fois de l’accès entrant et sortant du réseau de l’entreprise et pas uniquement implémenter une gestion des appareils mobiles ou « MDM ». Les organisations ne peuvent pas compter sur une seule technologie pour répondre aux défis de sécurité du BYOD. La stratégie de sécurité la plus efficace demande un contrôle précis sur les utilisateurs et les applications et pas seulement sur les appareils. »

Les iBidules dominent largement

Sur la base de ses 4000 clients dont 8 des 10 premières institutions financières ou 5 premières entreprises dans le domaine de santé, Good Technology réalise à intervalles réguliers des enquêtes sur les activations des différents appareils connectés aux systèmes d’information de l’entreprise et qui ont installé les outils de sécurisation fournis par Good. La dernière enquête porte sur les périodes d’avril à juin 2012. Sans surprise, les appareils Apple se taillent la part du lion, l’iPhone 4S et l’iPad 3 représentant près de 50% des activations des appareils contrôlés par les solutions de Good. Toutefois, on voit arriver petit à petit les Samsung Galaxy SII, les tablettes Nexus ainsi que les premières activations de téléphones sous Windows Phone. Au total, iOS représente encore 70,8% pour le 2ème trimestre 2012, très loin devant Android (28,3%) et Windows Phone (1,2%).

Les internautes et le BYOD

L’étude menée par Good Technology a été réalisée dans trois pays : Etats-Unis, Royaume-Uni et France. Les principaux résultats sont les suivants :

  • ETATS-UNIS 

- 68% vérifient leurs emails avant 8h du matin.
- La moyenne des américains actifs regardent leur téléphone le matin à partir de 7h09 du matin.
- 50% regardent leurs emails professionnels depuis leur lit.
- La durée d’une journée de travail s’accroît – 40% continuent à suivre leurs emails après 22h.
- 69% ne vont pas se coucher sans vérifier leurs emails professionnels.
- 57% regardent leurs emails professionnels même pendant une sortie familiale.
- 38% vérifient régulièrement leurs emails professionnels à table.

  • ROYAUME-UNI 

- 66% vérifient leurs emails avant 7h du matin.
- La moyenne des britanniques actifs regardent leur téléphone le matin à partir de 6h51 du matin.
- Plus d’un tiers répondent à leurs emails professionnels au lit.
- 61% lisent et répondent aux emails professionnels pendant leur transport.
- La durée d’une journée de travail s’accroît – 15% continuent à suivre leurs emails après 22h.
- 65% ne vont pas se coucher sans vérifier leurs emails professionnels.
- 33% ne passent pas un samedi matin sans vérifier leurs emails professionnels.
- 29% vérifient régulièrement leurs emails professionnels à table, et 16% déclarent répondre à leurs emails professionnels lors du dîner.
- 38% pensent que leur travail serait impossible sans les emails mobiles.
- 15% des travailleurs britanniques ont deux téléphones, l’un pour le travail, l’autre pour un usage personnel.
- 42% utilisent le même terminal pour leurs usages professionnels et privés.

  • FRANCE 

- 96% des cadres réalisent des activités privées au bureau.
- Ils consacrent 4 heures en moyenne par semaine à leur métier en dehors du cadre professionnel.
- 30% ne peuvent pas se passer de consulter leurs courriels professionnels en dehors de leur journée de travail.
- Près des deux tiers (63%) des cadres interrogés déclarent qu’au cours des 5 dernières années, leur équilibre vie privée – vie professionnelle a évolué, et ceci dans le mauvais sens pour 40%.

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